Chaleureux «Tu rentres dans une administration, un magasin, voire chez un médecin, et là, tu as nettement l’impression que non seulement tu n’es pas le bienvenu, que tu incommodes visiblement ton interlocuteur, excédé par tes questions auxquelles il consent à répondre - dans un ultime effort (pour en finir), par des monosyllabes de plus en plus rares. A la fin, tu as la nette impression d’être un parfait demeuré, totalement frustré face à cette manifestation kafkaïenne d’indifférence, d’incivilité, et d’absurdité.» (David, 29 ans, 8 à Jérusalem)
What do you want? «Je ne supporte plus, quand je m’adresse à un Israélien en hébreu, qu’il me réponde en anglais. C’est vrai j’ai un accent prononcé, mais mon hébreu est impeccable – ce qui n’est pas le cas de mon anglais, pareillement à beaucoup de français, comme se plaisent d’ailleurs à le souligner les Israéliens qui ne manquent pas une occasion d’exercer leur anglais. Peut-être par souci d’hospitalité ? Ou plutôt par condescendance ? (Elisabeth, 44 ans, 16 ans à Jérusalem.
Angélique – «Je pleurais, effondrée devant le cadavre de mon chat écrasé sur la route. Un jeune homme qui passait m’a serrée dans ses bras, puis il a ramassé Capucine et l’a enterrée dans un petit jardin proche. Il m’a invitée à prononcer quelques paroles de séparation, m’a réconfortée et le lendemain, il avait déposé des fleurs sur la tombe. Un de ces anges sublimes et rares envoyés par D.ieu sur votre route, au bon moment». (Aline, 33 ans, 13 à Jérusalem).
Pleins d’humour «Dès qu’ils savent qu’on est françaises, on a droit à toutes sortes de plaisanteries douteuses. Des blagues vulgaires, ou pire, la question «Tu connais la chanson (des Sisters Marmelade) «Voulez-vous coucher avec moi ce soir ?» Rien ne m’énerve autant, j’ai envie de lui cracher au visage et de l’insulter en arabe comme un vendeur du shouk!» (Nathalie, 16 ans, 2 à Ashdod).
Serviables «Je suis touchée par la gentillesse, voire l’empressement que manifestent les Israéliens lorsqu’on fait appel à leur aide. Nouvelle immigrante, je ne comprends rien, je me perds dans la ville souvent ; à plusieurs reprises, des gens à qui j’ai demandé ma route m’ont accompagnée jusqu’à ma destination, même si ce n’était pas sur leur chemin. Leur sollicitude, qui peut parfois être ressentie comme envahissante, est très réconfortante quand on est seule dans un nouveau pays». (Fabienne, 38 ans, 6 mois à Raanana).
Sensibles «Si on s’exprime trop poliment, comme c’est mon cas, notamment même envers les caissières ou les serveurs, on est parfois pris pour des débiles mentaux, voire, pour un homosexuel, comme ce fut le cas la dernière fois que j’ai commandé un Coca-cola «bevakasha-toda raba» dans une buvette de Lod. «Arrête de parler comme ça, les gens vont penser que je traine avec un homo !», m’a reproché l’individu qui m’accompagnait, un dépanneur plutôt louche par luimême et pour le coup, vraiment pas efféminé, lui. (Stéphane, 44 ans, 10 à Tel Aviv).
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Méfiants «Les français sont paranoïaques, ils sont persuadés que tout le monde veut les arnaquer, exploiter leur faiblesse, voler leurs petits sous… sous prétexte qu’ils ont toujours entendu que les Israéliens étaient des «roublards», et se sont fait avoir ici et là, en fait ceux-là sont surtout et avant tout victimes de leur ignorance, et je trouve qu’ils manquent singulièrement de finesse. En plus ils sont souvent racistes et xénophobes, heureusement pas tous». (Yossi, 58 ans, Natanya)
Radins «Ils marchandent pour des broutilles, sont mesquins avec les taxis ou le pourboire aux serveurs, et se considèrent comme des «grands seigneurs». Ils s’achètent leurs marques de fringues préférées et des lofts qui restent inoccupés toute l’année, mais lors de mariages ou Bar Mitsva, ils vont dire «moi je ne donne pas de pourboire, c’est au traiteur de payer ses serveurs», alors qu’ils savent très bien qu’en attendant que les revendications salariales n’aboutissent, les serveurs sont payés exclusivement de pourboires en Israël». (Rotem, 19 ans, Jérusalem)
Superficiels «Tout se joue sur l’extérieur, ils sont très matérialistes, comme dans le show de Eretz Nehederet, ce qui compte c’est le bronzage, les restos, le shopping. Je n’ai pas rencontré beaucoup de Juifs français cultivés, pourtant il y en a : Daniel Bensimon ou Emmanuel Halperin» (Elishéva, 27 ans, Hertzilya)
Ridicules «Ce que je n’ai pas compris, c’est cet engouement qu’ils ont manifesté à tous vouloir créer des partis aux municipales, alors que concrètement, ils ne proposent aucun programme particulier, ni culturel, ni éducatif, et souvent ils ne parlent même pas l’hébreu, bref aucun intérêt pour personne, si ce n’est pour eux, inconscients du ridicule, une petite once de pouvoir. C’est tout le contraire d’une bonne intégration au système israélien, et ça fait surtout perdre des voix aux partis sérieux.» (Aharon, 61 ans, Natanya) |